Irak: une milice chiite revendique l’attaque contre la base d’Erbil

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Une milice chiite non reconnue, surnommée « Gardiens du sang », a revendiqué des tirs de roquettes entre la zone de l’aéroport et la base de la force de la Coalition internationale dirigée par les États-Unis à Erbil, au Kurdistan irakien. L’attaque, qui a eu lieu lundi soir, a entraîné la mort d’un entrepreneur civil et a blessé cinq autres entrepreneurs ainsi qu’un soldat américain. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exprimé son «indignation» face à ce qui est la première attaque en près de deux mois contre une installation militaire ou diplomatique américaine en Irak.

La revendication qui circule sur le web est signée par Saray Awliya al-Dam («les gardiens des brigades de sang»), un acronyme qui n’a jamais été lié auparavant à des attaques aussi médiatisées. Les miliciens pro-iraniens affirment avoir tiré 24 missiles « contre l’occupation américaine ». « L’occupation américaine ne sera à l’abri de nos attaques nulle part, même pas au Kurdistan », lit-on dans la note. Selon des sources de sécurité irakiennes, trois roquettes ont été tirées: deux ont touché des zones résidentielles sans faire de victimes et une troisième a touché une installation militaire abritant des troupes étrangères de la coalition dirigée par les États-Unis.

Selon CNN, quatre des cinq entrepreneurs blessés sont de nationalité américaine. La nationalité de l’entrepreneur qui a été tué n’est pour le moment pas connue. Des sources à Washington ont nié qu’il était un citoyen américain, comme cela a été rapporté pour la première fois par le correspondant de la BBC Nafiseh Kohnavard. Blinken a eu une conversation téléphonique avec Masrour Barzani, Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan, et a promis « tous les efforts possibles pour enquêter et punir les responsables ». La dernière attaque de missiles contre des cibles américaines à Erbil remonte à septembre dernier, lorsque trois roquettes ont frappé la base militaire américaine sans faire de blessés.

L’attaque a été attribuée à la milice chiite al-Hashad al Shabbi, qui contrôle une grande partie de la zone d’où les missiles étaient partis, et s’était produite le lendemain de la menace de l’ancien président américain, Donald Trump, de fermer l’ambassade de Bagdad si les milices pro-iraniennes ont continué à viser des cibles américaines. Auparavant, Saray Awliya al-Dam, explique l’analyste de NBC Evan Kohlmann, n’avait revendiqué que des attaques à la bombe rudimentaires contre des convois de ravitaillement à destination de bases américaines dans les régions de Bassorah, Nassiryah et Bagdad. Leur seule attaque dans le nord du pays remonte au 26 août, lorsqu’un camion de l’OMS a échappé de peu à une bombe placée près de Mossoul. (AGI)