(Rome le 15 février 2021). Les forces aériennes syriennes ont rapporté avoir intercepté une attaque, prétendument lancée par Israël, contre la capitale Damas. La véritable cible serait, une fois de plus, Téhéran.
La nouvelle a été rapportée par l’armée syrienne le matin du lundi 15 février, qui parlait d’«agression israélienne». Cette dernière, a-t-on précisé, a été perpétrée au moyen de missiles, interceptés et détruits dans le ciel de Damas, après que des avions israéliens ont été vus survolant les hauteurs du Golan. On suppose que la cible était les positions de groupes pro-iraniens situés à la périphérie de la capitale syrienne. Les résidents locaux ont également déclaré avoir entendu de fortes explosions dans la banlieue sud de Damas, où sont stationnés des groupes armés soutenus par l’Iran. Les forces de défense aérienne syriennes ont déclaré avoir touché et détruit la plupart des missiles. Cependant, il n’a pas été précisé si l’attaque avait fait des dégâts humains.
Pour sa part, Israël n’a encore fait aucune déclaration concernant l’incident du 15 février, bien qu’il ait répété à plusieurs reprises qu’il était déterminé à frapper des cibles iraniennes dans les territoires syriens. Les factions armées soutenues par Téhéran contrôlent de larges pans de l’est, du sud et du nord-ouest de la Syrie, ainsi que les banlieues autour de la capitale Damas et certaines zones frontalières entre le Liban et la Syrie.
Selon les rapports d’al-Jazeera, celui du 15 février est le cinquième épisode de ce type depuis le début de 2021. Le 4 février également, les forces de défense aérienne syriennes avaient signalé avoir repoussé les frappes aériennes, vraisemblablement menées par Israël contre les territoires du sud de la Syrie. Dans cette attaque, la cible aurait été les postes des forces pro-gouvernementales, affiliées au président syrien, Bashar al-Assad, situées dans la région de Quneitra. Dans ce contexte, l’une des dernières attaques les plus violentes s’est produite le 13 janvier, lorsque les forces aériennes israéliennes ont été accusées d’avoir mené 18 frappes aériennes contre Deir Ezzor et al-Boukamal, dans l’est de la Syrie. À cette occasion, environ 57 victimes ont été causées, dont au moins 10 dans les rangs de l’armée de Damas, tandis que les autres appartenaient à des groupes armés liés à l’Iran, au Hezbollah et à la Brigade Fatemiyoun, une milice chiite afghane formée en 2014 pour combattre en Syrie.
La déclaration d’une source militaire israélienne remonte au 22 janvier, qui indiquait que leur pays avait l’intention d’intensifier les attaques contre les territoires syriens. Comme souligné, au cours des semaines précédentes, 3 attaques avaient été menées en 10 jours, alors qu’avant, on dénombrait une attaque toutes les trois semaines. Selon ce qui a été précisé par la même source, les raids israéliens visent donc à frapper les systèmes de missiles et les radars conventionnels des forces syriennes et iraniennes, dans le but de ne pas prévenir toute attaque future avec des « missiles guidés ».
Comme le précise Israël dans un rapport de décembre 2020, il y a eu environ 50 attaques revendiquées au cours de l’année 2020, tandis que ses forces aériennes ont effectué 1400 sorties «opérationnelles». L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), a pour sa part enregistré environ 39 attaques, principalement aériennes, perpétrées par Israël dans les territoires syriens au cours de la même période, qui ont causé la destruction d’environ 135 cibles, y compris des bâtiments, des entrepôts, des sièges et des Véhicules. Le bilan est plutôt de 217 personnes, dont 4 civils et 213 membres des forces affiliées à Assad, à l’Iran ou au Hezbollah. Parmi eux, il y avait également 21 combattants du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Les missiles lancés au cours de l’année dernière, a précisé l’Observatoire, ont principalement visé Deir Ezzor, Damas, Daraa, Quneitra, Homs, Hama et Alep.
En réalité, depuis 2011, Israël est considéré comme l’auteur de frappes aériennes en Syrie, visant à cibler ses principaux ennemis dans la région du Moyen-Orient, à savoir l’Iran, les groupes palestiniens et l’organisation paramilitaire libanaise Hezbollah, considérés comme un danger pour l’intégrité de ses frontières territoriales. En effet, selon Israël, Téhéran tente d’intensifier sa présence en Syrie, créant une base permanente, bien que les opérations israéliennes aient contribué à limiter l’influence de l’ennemi iranien.
Piera Laurenza. (Sécurité internationale)