France-Djibouti: le président Ismaël Omar Guelleh à Paris, rencontre Emmanuel Macron

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Le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh est à Paris vendredi 11 février. Après avoir rencontré le patronat français et le Sénat la veille, il doit déjeuner avec le président Emmanuel Macron. Au menu des deux chefs d’État, un accord fiscal entre les deux pays, des investissements français à Djibouti, et le renouvellement d’un accord de défense. Le dossier le plus épineux qui doit être tranché est celui de l’accord de défense franco-djiboutien, qui arrive à expiration. Le président Ismaël Omar Guelleh devait visiter Paris depuis longtemps, mais le sort d’une base navale au bout d’une presqu’île, au nord de Djibouti-Ville, l’a retardé plusieurs fois, dit-on.

Paris entretient près de 2000 soldats à Djibouti, pour toutes sortes de missions : lutte contre la piraterie, renseignement, formation, ou pour des opérations aériennes… La France veut conserver cette base que Djibouti veut remplacer par un quartier d’affaires de standing. Et jusqu’à récemment, les propositions alternatives de Djibouti n’avaient pas reçu l’assentiment de la France. On devrait savoir aujourd’hui ce qu’il en est.

Mais le président Guelleh vient aussi pour parler d’investissements français dans son pays. Un accord avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) s’apprête à être signé, de même qu’avec l’électricien Engie. Cela alors que, lors de la précédente rencontre franco-djiboutienne en mars 2019, Djibouti avait regretté les timidités de la France. La Chine, en revanche, a largement financé des infrastructures et même une ligne ferroviaire conduisant à Addis-Abeba, en remplacement de l’ancien train français.

Par ailleurs, cette rencontre entre les deux présidents se déroule aussi dans un contexte politique sensible. Djibouti s’est tenu en retrait du conflit meurtrier de son voisin éthiopien, dans le Tigré, impliquant pourtant son rival l’Érythrée.

Des élections présidentielles en avril, boycottées par l’opposition

De plus, le président Guelleh est candidat à un cinquième mandat en avril 2021, face à une opposition qui boycottera le scrutin. Cette dernière appelle les partenaires étrangers de Djibouti à l’aide, pour éviter des désordres plus grands dans ce pays africain stratégique.

Selon Daoud Houmed, porte-parole de majorité présidentielle djiboutienne en Europe, « la politique » et les élections seront abordées lors de la visite à Paris. Selon lui, elles « vont se dérouler dans la meilleure condition possible ». Les autorités djiboutiennes se disent donc sereines. Mais ce n’est pas l’avis de Adan Mohamed Abdou, président de la coalition de l’opposition, l’Union pour le salut national (USN) : pour lui, le président français devrait mettre en garde son homologue djiboutien sur les conséquences d’un scrutin présidentiel tenu dans de mauvaises conditions. (FRI/Nova)