(Rome le 03 février 2021). « Super Mario, le banquier qui a sauvé l’euro, prêt à aider l’Italie », lit-on dans le Times.
Un regard sur Mario Draghi qui aura la tâche de former un nouveau gouvernement après la démission de Giuseppe Conte de son poste de Premier ministre. Parmi les journaux étrangers, il y a ceux qui s’attardent sur le choix de Mattarella, ceux qui retracent la montée et le départ de Giuseppe Conte «accablé par les machinations» et ceux qui louent le «Super Mario» Draghi. La dernière décision du président de la République Sergio Mattarella, pour éviter les urnes, a été appréciée et saluée par les marchés financiers.
« Le banquier qui a sauvé l’euro, prêt à aider l’Italie » est peut-être le titre le plus important du Times. L’analyse du correspondant Tom Kington indique: « Draghi se verra confier la tâche de sortir l’Italie de sa pire récession économique depuis la Seconde Guerre mondiale ». Et encore « il doit maintenant obtenir le soutien de la myriade de partis politiques italiens », souligne le journaliste, précisant que « Conte s’est avéré être un opérateur habile mais au final il n’a pas pu survivre aux éternelles machinations politiques de Rome ».
À la crise politique italienne, un espace est également accordé à d’autres journaux britanniques. Le Daily Telegraph pro-conservateur, qui se concentre sur le retour de l’ancien banquier et ancien président de la BCE en tant que Premier ministre, souligne comment la chute du gouvernement Conte a été causée par la discussion sur la façon d’utiliser le fonds de relance mis à disposition par l’UE et il rappelle comment le président Mattarella « a utilisé la seule arme pour pouvoir éviter les élections ». The Guardian se concentre sur les problèmes auxquels le pays est confronté: « La crise politique intervient au milieu de la pandémie, qui a fait près de 90.000 morts en Italie, alors que le pays est aux prises avec la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale ».
Tagesschau, le principal bulletin d’information de Das Erste, la première chaîne de télévision allemande Ard, raconte le tournant, rappelant que «pendant des mois, l’ancien président de la BCE a été considéré comme un candidat possible en Italie. Mais Draghi lui-même était resté silencieux et il n’avait jamais mentionné d’ambition politique ». Et en regardant l’éventuelle nomination par le chef de l’Etat, il observe que « plus qu’un mandat gouvernemental, ce serait une demande à Draghi de libérer l’Italie d’une situation politiquement confuse: car au milieu de la deuxième vague de la pandémie de coronavirus, le pays n’a toujours pas de gouvernement pleinement capable ».
Les journaux espagnols regardent attentivement la crise tumultueuse de la politique italienne et enregistrent les démarches du Quirinal: « Le président Mattarella convoque Draghi pour lui confier un gouvernement d’urgence en Italie », écrit El Mundo, après « les négociations entre les partis de la coalition gouvernementale pour trouver une solution à la crise politique, qui ont échoué ». Tandis qu’El Pais observe que «l’Italie est revenue à un pas de l’abîme institutionnel et politique après une crise longue et inutile qui a duré près de deux mois. Le leader d’Italia Viva a activé le broyeur et n’a laissé aucune issu à un accord».