(Rome le 25 janvier 2021). Le dossier iranien est en tête de l’agenda de l’administration Biden. Son prédécesseur, Donald Trump, a laissé plusieurs questions ouvertes dans les relations avec Téhéran. Et s’il est vrai que Joe Biden a montré qu’il voulait réfléchir à un éventuel retour des Etats-Unis dans l’accord sur le programme nucléaire iranien, dont Trump était sorti furieusement sous les applaudissements de Benjamin Netanyahu, il est tout aussi évident que la pression sur la République islamique soit maintenue. En effet, comme le rapportent les médias israéliens, c’est précisément en vertu d’une reprise des négociations entre l’Iran et les États-Unis que l’Etat juif a décidé de s’armer et de confirmer la ligne dure envers son adversaire moyen-oriental.
Yaakov Amidror, ancien chef du Conseil national de sécurité, très fidèle à Netanyahu, en a parlé très clairement. Comme le rapporte Amos Harel dans Haaretz, le général, lors d’une réunion à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem, a déclaré: «Dans une situation où les États-Unis reviennent à l’ancien accord nucléaire avec l’Iran, Israël n’aura d’autre choix que d’agir militairement contre l’Iran pour l’empêcher de fabriquer une arme nucléaire ». Le concept est donc très simple: si l’Amérique négocie pour un accord que Netanyahu a toujours considéré comme une menace pour Israël, les forces israéliennes attaqueront avant que l’Iran n’ait une chance de s’équiper d’un dispositif nucléaire. Ce n’est pas une nouveauté pour la stratégie israélienne: l’un de ses piliers, la doctrine Begin, prévoit précisément de frapper l’adversaire avant même qu’il ne lui soit possible de se doter d’une arme capable de rééquilibrer la suprématie militaire sur la région. Une stratégie qui a été confirmée par les attaques que les commandants de Jérusalem ont ordonnées au fil des ans à la fois contre l’Irak et contre la Syrie bien avant que les guerres actuelles n’éclatent, mais qui n’a pas été appliquée de manière décisive contre l’Iran. Un pays qui n’est pas seulement complexe, mais également capable militairement de réagir à une attaque israélienne en frappant le pays dans l’un de ses centres vitaux.
Il est clair que l’Iran d’aujourd’hui n’est pas dans la même situation de celle de 2015. Le pays est affaibli par les sanctions économiques, les effets dévastateurs du coronavirus et une perte nette d’influence au Moyen-Orient en raison de la guerre et des dynamiques diplomatiques. En tout cas, c’est un pays stratégiquement très avancé qui a su créer des ramifications qui suscitent encore des inquiétudes à Jérusalem et à Washington. Les stratèges israéliens semblent tout à fait convaincus que derrière les mots durs de Téhéran, il y a en fait une forte préoccupation que les contraintes économiques conduisent à un effondrement du système politique. Mais la peur du droit d’Israël est avant tout liée à la nouvelle administration Biden, qui, pour annuler ce dont son prédécesseur a fait, pourrait revenir à un accord selon lequel Netanyahu voulait plutôt qu’il soit déchiré à tout prix. L’absence des grands amis de Bibi à la nouvelle Maison Blanche est un problème que son gouvernement ne peut sous-estimer.
C’est précisément pour cette raison que Netanyahu s’est déjà mis au travail. L’idée est d’envoyer le chef du Mossad, Yossi Cohen, à Washington pour discuter des demandes de l’Etat hébreu pour une éventuelle négociation du retour des Etats-Unis au 5 + 1. Selon Channel 12, Cohen sera le premier nom israélien très en vue à rencontrer Biden en tant que président des États-Unis. Samedi soir, le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben-Shabbat a téléphoné à son homologue américain Jake Sullivan. L’objectif d’Israël est de présenter à Biden et à son administration un dossier sur le programme nucléaire iranien qui empêche le président américain de rentrer dans les accords comme envisagés en 2015. Israël ne pourrait accepter cette possibilité que si Téhéran confirme l’arrêt de l’enrichissement d’uranium, la production de nouvelles centrifugeuses avancées, la fin de la présence militaire de l’Iran en Syrie, au Yémen et en Irak et la fin des relations d’alliance avec le Hezbollah. Tout cela donnant alors un accès complet aux responsables de l’Agence atomique internationale pour contrôler les sites du programme nucléaire.
Les demandes israéliennes sont évidemment très radicales. C’est précisément pour cette raison que beaucoup pensent que l’Iran n’acceptera jamais ce type d’ultimatum, surtout avec le risque que le gouvernement perde le consensus et risque à nouveau le chaos. Et c’est donc qu’Israël a décidé de remettre l’hypothèse militaire sur la table. Une idée qui n’a jamais été abandonnée et pour laquelle Israël et les États-Unis travaillent depuis un certain temps. Le dernier mouvement, par ordre chronologique, est l’accord sur le déploiement du système israélien Iron Dome pour protéger les bases américaines. Officiellement, on ne sait pas où ils seront déployés. Mais le fait que la nouvelle soit associée à l’escalade diplomatique avec l’Iran et après les accords abrahamiques rend plausible que les batteries de missiles israéliennes arrivent directement dans le golfe Persique, plaçant sous leur parapluie, les centres névralgiques de l’Amérique les plus proches de l’Iran.
Lorenzo Vita. (Inside Over)