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Washington verrouillée: vers un règlement entre barrières et interdictions

(Rome le 15 janvier 2021). Les soldats campent, les blocs et les restrictions. Airbnb annule les réservations dans la capitale. Le nouveau risque est que les groupes extrémistes visent des cibles moins protégées.

Le Congrès américain semble être devenu une caserne: il a été envahi par des soldats en uniforme campés dans les couloirs autour des salles parlementaires, avec des piles de fusils automatiques empilés le long des murs. L’ensemble du centre de Washington s’est rapidement transformé en une zone d’occupation militaire, avec des voitures blindées partout, des barrières en béton, des barrières toujours plus hautes et insurmontables pour défendre un périmètre élargi: pas seulement le Capitole et la Maison Blanche mais toute la zone connue sous le nom de «National Mall», l’immense esplanade verte dominée par l’obélisque, est désormais interdite à ceux qui ne font pas partie de l’impressionnant appareil de sécurité.

L’arrivée de vingt mille soldats de la Garde nationale, la militarisation de la capitale en état de siège, les interdictions de plus en plus invasives qui s’ajoutent au couvre-feu: tout est prévu pour armer et désertifier Washington dans les quatre jours de feu qui nous attendent. Du 17 au 20 janvier, du dimanche au jour de l’investiture de Joe Biden, est la période que le FBI et les services secrets considèrent comme le plus grand danger pour la sécurité nationale et la sécurité des dirigeants.

C’est au cours de ces quatre jours que plusieurs milices et organisations d’extrême droite ont appelé à de nouvelles insurrections, de nouvelles attaques armées pour empêcher l’installation de Biden à la Maison Blanche. Biden lui-même reçoit désormais des mises à jour quotidiennes sur sa sécurité du FBI et des services secrets. La cérémonie d’inauguration solennelle est redimensionnée d’heure en heure, avec des restrictions de plus en plus sévères pour exclure complètement l’ensemble du public, qu’il soit des cibles potentielles ou des terroristes potentiels. Biden a renoncé à voyager en train depuis son Wilmington – comme il le fait habituellement – par crainte d’attaques sur la ligne de chemin de fer «Amtrak».

Les bombes et les charges explosives pourraient être la prochaine arme de la milice. La maire de Washington, Muriel Bowser, fait sa part en rendant quasiment impossible les déplacements: de grandes zones de la ville sont interdites à la circulation, 13 stations de métro seront fermées à partir d’aujourd’hui jusqu’au 21 janvier, le parking sera inaccessible. Après l’annonce par Airbnb de l’annulation de tous les loyers dans la zone métropolitaine de la capitale, les syndicats du personnel des hôtels demandent que les hôtels de Washington soient également fermés afin de ne pas exposer les salariés.

Les mesures de sécurité sont si extrêmes qu’un autre risque se présente: les groupes extrémistes peuvent détourner la violence ailleurs, vers des cibles moins protégées. Tous les «Capitol Hills» des 50 États sont menacés.

Le 6 janvier, des attaques armées ont eu lieu contre des sièges parlementaires et gouvernementaux dans les États du Minnesota et de Washington (qui se trouve sur la côte nord du Pacifique, à l’opposé de la ville du même nom).

Les gouverneurs de ces États, ainsi que ceux du Kentucky, du Michigan, de l’Ohio et du Wisconsin, se consultent quotidiennement pour se coordonner, étant donné le danger d’attaque dans leurs capitales respectives. Les dernières révélations sur l’assaut du 6 janvier ne sont pas rassurantes, selon lesquelles certains parlementaires républicains auraient pu jouer le rôle de « taupe » pour les assaillants.

Federico Rampini. (La Repubblica)

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