Le radiotélescope d’Arecibo s’est effondré sur l’île de Porto Rico

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C’est la fin d’un géant. Le célèbre radiotélescope d’Arecibo sur l’île de Porto Rico, utilisé par les astronomes du monde entier et qui avait permis de découvrir les premières planètes en orbite autour d’une autre étoile que le Soleil, s’est effondré ce mardi après 57 ans de service.

« La plateforme (de l’observatoire, ndlr) s’est écroulée de manière non planifiée », a indiqué Rob Margetta, porte-parole de la Fondation nationale des sciences américaine. La dégradation de l’infrastructure semblait s’accélérer ces derniers mois. Deux câbles soutenant les 900 tonnes des instruments du télescope au-dessus de la parabole avaient rompu en août et en novembre. Son démantèlement avait alors été annoncé. Depuis, les accès au télescope étaient interdits dans la crainte d’un effondrement. Aucun blessé n’a heureusement été rapporté. L’écroulement de l’observatoire est toutefois « un désastre absolu » d’après Abel Méndez, directeur du laboratoire habitabilité planétaire de l’université de Porto Rico. L’astronome a dû annuler des cours de formation à l’observatoire l’an prochain, un coup dur pour ses étudiants. « C’est un triste jour pour l’astronomie », ont commenté sur Twitter plusieurs astronomes et scientifiques. Ouvert en 1963 en tant que plus grand télescope du monde, Arecibo a été utilisé dans plusieurs initiatives visant à capter des messages extraterrestres, dont le plus célèbre de tous, SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence). En 1964, Arecibo a joué un rôle crucial dans la recherche de re-calcul du temps de rotation de Mercure, abaissant la mesure erronée précédente de 29 jours, puis pour la découverte d’étoiles à neutrons, dernière étape de la vie des très grandes étoiles. En 1989, grâce à l’observatoire d’Arecibo, il a été possible d’obtenir la première image radar d’un astéroïde (celle de 4769 Castalia) et de deviner l’existence de planètes en dehors de notre système solaire. En 1974, son antenne a été utilisée pour envoyer le fameux «message Arecibo» à l’amas globulaire d’Hercule, un système composé d’environ un demi-million d’étoiles à environ 25.000 années-lumière de nous. Le message radio, conçu par Frank Drake (père de la recherche de la vie extraterrestre et du projet SETI) avec des représentations schématiques du système solaire, de la molécule d’ADN, d’un être humain et du radiotélescope lui-même, voyage toujours. Dans le cas où il est récupéré par quelqu’un, nous pouvons recevoir une réponse au plus tôt 50.000 ans. Le travail d’Arecibo n’est donc peut-être pas encore terminé. (RTL/AGI)