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Liban: le leader Samir Geagea accuse et met en garde les responsables

(Rome 24 novembre 2020). Le chef du parti des Forces libanaises «FL» le souverainiste Samir Geagea, a accusé aujourd’hui les dirigeants libanais d’avoir « comploté pour faire échouer » l’audit juri-comptable de la Banque du Liban, quelques jours après le désistement du cabinet international Alvarez & Marsal qui était chargé de cette procédure. Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion avec les cadres de son parti, Geagea a indiqué que « le pire, c’est que jusqu’à présent, personne ne sache qui est responsable » de cette situation. Il a déploré que tous les responsables aient « conspiré » afin que l’audit juri-comptable de la Banque du Liban n’ait pas lieu. « Nous sommes déterminés à ce qu’un tel audit ait lieu dans toutes les administrations et tous les centres relevant de l’Etat ». Le leader des FL a souligné que le gouvernement sortant de Hassane Diab, qui est composé de la majorité parlementaire actuelle (le Hezbollah, le mouvement Amal et le CPL de M. Gébran Bassil, ndlr) « porte la responsabilité de l’échec de l’audit ». « Nous considérons que la BDL doit être le point de départ » de cette procédure et nous aurions souhaité que le gouverneur de la BDL prenne l’initiative » d’envoyer les documents requis pour que ce cabinet international puisse mener cet audit. Samir Geagea a également fait la lumière et s’est interrogé : « depuis le 17 octobre (2019, date du déclenchement de la Révolution), la situation s’est détériorée et qu’a fait la majorité au pouvoir ? », et d’ajouter : « vous avez formé un gouvernement, mais quelles mesures avez-vous prises ? », a martelé le leader souverainiste. Prenant à partie cette majorité, Geagea leur a demandé de former un nouveau cabinet « le plus rapidement possible parce que la situation est devenue insupportable ». « Et si vous ne parvenez pas à le faire, démissionnez, et une autre majorité parlementaire prendra alors votre place pour trouver des solutions », a-t-il martelé.

Il est important de noter que la BDL avait refusé d’envoyer des documents et des informations demandés par le Cabinet Alvarez & Marsal, en invoquant le secret bancaire (!). Le cabinet d’audit en avait conclu qu’il ne parviendrait jamais à mettre la main sur ces documents, même à l’issue du délai supplémentaire de trois mois (décidé en novembre dernier), ce qui l’a poussé à abandonner la mission. L’audit de la BDL vise à remonter à la source des transactions passées par l’institution bancaire pour détecter d’éventuelles fraudes ou transferts de fonds. Il constitue l’une des principales réformes réclamées par les pays donateurs.

Rappelons que le gouvernement attendu, était censé être un « cabinet de mission » resserré, comme prévu dans l’initiative du président français Emmanuel Macron, lors de sa visite à Beyrouth en septembre, et que Saad Hariri s’était engagé, lors de sa désignation il y a plus d’un mois, à former une équipe «restreinte et non-partisane». (Médias/TV)

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