Haut-Karabakh: l’armée azerbaïdjanaise entre dans le district d’Aghdam

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L’Azerbaïdjan a repris, vendredi, le contrôle du district d’Aghdam, cédé par les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, au terme d’un accord de fin des hostilités sous patronage russe. «En conformité avec la déclaration trilatérale signée par le président de l’Azerbaïdjan, le premier ministre de l’Arménie et le président de la Russie, des unités de l’armée azerbaïdjanaise sont entrées dans la région d’Aghdam le 20 novembre», a annoncé le ministère azerbaïdjanais de la défense dans un court communiqué. Cet accord du 9 novembre, négocié par Vladimir Poutine, consacre la défaite arménienne après six semaines de combats, qui ont fait probablement des milliers de morts. Si la république autoproclamée du Karabakh perd de nombreux territoires, elle voit sa survie assurée. Outre des gains dans le Haut-Karabakh même, notamment Choucha, la deuxième ville de la province, Bakou reprend les sept districts azerbaïdjanais, qui constituaient le glacis de sécurité des séparatistes. Quatre l’ont été par les armes, et trois doivent être rétrocédés: Aghdam vendredi, Kalbajar le 25 novembre et Latchin le 1er décembre. Quelque 2.000 soldats russes de la paix sont par ailleurs en cours de déploiement pour s’assurer du respect par les belligérants du cessez-le-feu. Sur place, les Arméniens locaux n’ont pas attendu l’arrivée des forces de Bakou pour fuir. Dans le village de Nor Maragha du district d’Aghdam, l’Agence France Presse (AFP) a vu ces deux derniers jours les habitants abattre leur bétail, récolter leurs fruits et déménager leurs domiciles. Dans le village de Nor Karmiravan, les résidents chargeaient des meubles sur leurs remorques. Certains ont mis le feu à leurs maisons pour n’en laisser que des ruines aux Azerbaïdjanais. A Aghdam, ville fantôme depuis près de 30 ans où les séparatistes disposaient d’une base arrière, les soldats arméniens ont détruit jeudi au bulldozer et brûlé leur quartier général local, avant de quitter la zone. A la fin de la guerre des années 1990, c’était l’exode inverse qui s’était produit, la totalité de la population azerbaïdjanaise fuyant ces régions. L’Arménie avait ensuite encouragé leur repopulation par des Arméniens. (Le Temps)