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Les Frères musulmans poursuivent leur campagne anti-française. Pour Ali Qara Daghi, « les excuses d’Emmanuel Macron sur Al-Jazeera ne suffisent pas ». Il l’appelle à légiférer pour interdire toute atteinte à l’islam

(Rome, 1er novembre 2020). Basée à Istanbul et proche du régime de Recep Tayyip Erdogan, l’Union international des savants musulmans (UISM) est une énième vitrine de la confrérie des Frères musulmans, qui a à sa tête Ali Qara Daghi, un irakien qui porte la nationalité du Qatar. Qara Dgahi est en première ligne contre Emmanuel Macron. Ce 1er novembre, il a appelé le président français à présenter ses excuses au Prophète et à tous les musulmans, et à légiférer pour interdire toute atteinte à l’islam.

Depuis Istanbul, le secrétaire général de l’UISM estime que « l’interview d’Emmanuel Macron accordée samedi à Al-Jazeera est un pas important vers la modération, mais il ne suffit pas à réparer les dégâts causés par les discours précédents de Macron dans le cœur des musulmans« . Pour Qara Daghi, « nous attendons de lui (Macron) le courage de présenter solennellement ses excuses à notre cher Prophète et à toute la communauté musulmane, d’entamer un dialogue constructif et sérieux, et de présenter des lois interdisant et incriminant le blasphème et interdisant les atteintes à l’islam et les moqueries du sacré et de la religion« .

Début octobre, Qara Daghi avait répondu aux propos de Macron aux Mureaux, démentant que « l’islam soit en crise »: « L’islam est des faits éternels et existentiels qui ont une solution aux problèmes insolubles des autorités… c’est la religion de Dieu et non un système de gouvernement qui dépend de l’humeur des électeurs… », reprenant ainsi le slogan cher aux Frères musulmans, « l’islam est la solution ».

Selon le secrétaire général de l’UISM, « l’islam ne passe pas par une crise et ne passera pas, car l’islam n’est pas une industrie humaine pour craindre l’atrophie et la dépression, c’est l’islam et il suffit de respirer malgré les machinations des autres, et malgré L’islamophobie… Nous n’avons pas peur de notre religion et nous n’avons pas besoin, Monsieur le Président, de quiconque nous voit en présence d’une crise ». Avec une menace à peine voilée, il a ajouté: « Nous vous disons plutôt: l’avenir est la religion de l’islam, et nous craignons pour l’avenir des sociétés qui font des religions et du caractère sacré des cibles légitimes. Nous avons peur pour ces sociétés des autorités. Nous avons de la compassion pour un dirigeant qui est toujours en crise. Car s’il y a une vraie crise, elle est due au double poids de certains politiciens occidentaux ». Avant de conclure: « M. le président Macron, vous êtes dans une crise, une crise de revers moral, humanitaire et politique, et l’islam ne peut pas supporter le fardeau des faux chefs de bande dessinée qui ont créé des crises avec votre parrainage ».

Ainsi, les propos de Macron sur Al-Jazeera, qualifiés par les uns de « rétropédalage » et par les autres de « demies excuses », ou par certains de « tentatives de calmer les esprits » face aux appels au boycott économique des produits français, ne suffisent pas. Qara Daghi, la Turquie, le Qatar et la confrérie des Frères musulmans semblent déterminés à croiser le fer avec la France. En évoquant le slogan « l’islam est la solution », et en affirmant que « l’avenir est l’islam », Qara Daghi donne le ton: « quoi que fasse la France, elle est condamnée à cohabiter avec l’islam ». Et ce, au moment où des islamologues font part de leur inquiétude quant à « l’islamisation souterraine bien avancée du pays ». Plusieurs spécialistes de cette religion n’hésitent plus à parler de conquête sournoise: l’islam et l’islamisme étant deux revers de la même médaille, ils se complètent. L’islamisme commet des violences et provoque des crises et l’islam accourt pour désamorcer ces crises et négocie et obtient des concessions en contrepartie… ».

Paolo S.

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