France: pour le directeur général de la santé, «la deuxième vague de Covid pourrait être supérieur à la première»

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Le Directeur général de la Santé a souligné qu’il fallait être dans « l’anticipation ». Jérôme Salomon a fait montre de pessimisme. Ce mercredi, quelques heures avant l’allocution d’Emmanuel Macron, le Directeur général de la Santé a estimé que la « deuxième vague » de l’épidémie de Covid-19 qui frappe la France « pourrait être supérieure à la première », car le nombre de malades en réanimation va encore « augmenter mécaniquement, quoi qu’on fasse ». « C’est justement parce qu’on est dans l’anticipation » que les autorités tirent la sonnette d’alarme, alors même que les services hospitaliers ne sont pas encore arrivés à saturation, a expliqué le numéro 2 du ministère de la Santé devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire.

« Personnes fragiles »

Mardi, plus de 2900 malades du Covid-19 étaient hospitalisés en réanimation mardi, occupant ainsi la moitié des lits actuellement disponibles en France dans ces services accueillant les patients les plus gravement atteints, selon les derniers chiffres officiels.

Au pic de la première vague épidémique, en avril, plus de 7000 malades étaient hospitalisés en réanimation. « Ce qu’on voit dans les statistiques » quotidiennes du nombre de nouveaux cas positifs, ce sont des personnes qui ont été contaminées en moyenne « une semaine avant »: « on regarde dans le rétroviseur », a-t-il dit, prenant en exemple le chiffre de plus de 50.000 nouvelles contaminations publié dimanche. Parmi elles se trouvent des « personnes fragiles » (âgées, obèses, diabétiques, etc.) qui ont « une probabilité élevée d’être hospitalisées », voire d’aller en réanimation ou de décéder, « mais pas aujourd’hui », a-t-il ajouté.

« Effet de latence »

Les « symptômes de difficulté respiratoire nécessitant une hospitalisation » apparaissent généralement « plusieurs jours » après les premiers symptômes et le diagnostic, avait déjà déclaré Jérôme Salomon mercredi matin, au cours d’un point presse en ligne. « Nous ne sommes pas encore, loin de là, arrivés au pic de cette 2e vague, compte tenu de cet effet de latence », a-t-il ajouté. L’infectiologue de formation a par ailleurs souligné devant les députés qu’« avoir trois à quatre fois plus de lits de réanimation » ne supprimerait pas le problème, expliquant qu’il s’agissait d’éviter au maximum que des patients développent des formes graves nécessitant une hospitalisation dans ces services. Outre le fait que le taux de mortalité en réanimation est d’environ 30%, « un séjour en réanimation est horriblement traumatisant psychologiquement et laisse des séquelles » dont il est difficile de se remettre, a-t-il insisté. (BFMTV)