France-terrorisme: Gérald Darmanin appelle à la fermeture de la mosquée Pantin

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Le ministre français de l’Intérieur a mis en cause l’imam de la mosquée, qui avait relayé une vidéo appelant à l’intimidation du professeur Samuel Paty, avant son meurtre vendredi. L’arrêté devrait être signé dans la soirée. Ce lundi soir, sur le plateau de TF1, le ministre de l’Intérieur a annoncé avoir demandé au préfet de Seine-Saint-Denis de fermer la mosquée de Pantin.

« Cette mosquée sera fermée, le préfet de Seine-Saint-Denis signe ce soir cette interdiction », a souligné Gérald Darmanin en évoquant « six mois d’interdiction », si l’arrêté signé par le préfet est validé par la justice. Il évoque une décision prise « au lendemain de cet attentat absolument ignoble », à propos du meurtre par décapitation de Samuel Paty, enseignant en histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine qui avait diffusé des caricatures de Mahomet, avait fait selon lui l’objet d’une « fatwa ». Gérald Darmanin mentionne ainsi des « associations qui ont pu aider à relayer le message ou à justifier cet acte absolument inqualifiable ». Selon lui, le dirigeant de la mosquée de Pantin a lui-même « relayé le message qui consistait à dire que ce professeur devait être intimidé, en relayant d’ailleurs l’adresse du collège ». C’est après avoir découvert sur les réseaux sociaux cette vidéo tournée par parent d’élève du collège, qui s’insurgeait de ce cours – ainsi qu’une autre vidéo du militant islamiste Abdelhakim Sefrioui,- que l’assaillant de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, s’en était mortellement pris à l’enseignant vendredi. Le jeune homme abattu dans la foulée avait par ailleurs tenté au préalable de contacter les auteurs des deux vidéos, sans que l’on sache s’ils ont réellement échangé ensemble. « C’est peut-être un geste d’apaisement par rapport à la tension générale », a réagi auprès de l’AFP M’hammed Henniche, le responsable de la grande mosquée de cette ville du nord de Paris mis en cause, à propos de cette fermeture. Selon lui, « la fachosphère (a) pris une dimension telle que l’exécutif est obligé de suivre ». « Il y a une certaine tension donc l’exécutif est dans une position où il faut qu’il fasse des gestes forts, c’est un geste pour absorber l’émotion, pour réagir », a aussi souligné l’imam, pour lequel « on est entrés dans un engrenage, où on n’est plus dans la modération. On est partis dans quelque chose qui dépasse tout le monde ». M’hammed Henniche n’a pas répondu ce lundi soir aux sollicitations du Parisien. Mais un peu plus tôt dans la journée, avant l’annonce de la fermeture de la mosquée, il nous disait « regretter » la publication, sur le compte Facebook de la mosquée, de la vidéo tournée par le père d’élève du collège de Conflans-Sainte-Honorine. « Je regrette cette publication qui a été immédiatement supprimée après l’atrocité subie par ce professeur. Nous ne l’avions d’ailleurs pas publiée dans une démarche de critique des caricatures ou de la liberté d’expression, mais parce que ce père d’élève était ému qu’on ait pu demander à des élèves musulmans de se signaler (NDLR : Samuel Paty aurait demandé à ses élèves ne souhaitant pas voir les caricatures de sortir de la salle) », expliquait M’hammed Henniche. Il insistait sur un autre point : l’autre vidéo incriminée, celle du militant pro-islam radical Abdelhakim Sefrioui appelant à la mobilisation contre Samuel Paty, « n’a pas été publiée » par son association. En lieu et place de ces vidéos, la mosquée de Pantin avait, dimanche, lancé un appel à participer au rassemblement d’hommage à l’enseignant assassiné. Ce lundi soir, le ministre de l’Intérieur précise que des enfants de l’imam de la mosquée de Pantin auraient été pris en charge « dans l’école interdite de la semaine dernière que j’ai fait fermer à Bobigny ». Selon lui, dans cette école, « sans cours de récréation, sans fenêtre, sans professeur », des « enfants de 2 à 6 ans portaient le hijab ». (Le Parisien/ANSA)