Les Etats-Unis ont imposé mardi des sanctions à deux anciens ministres libanais, Youssef Fenianos (mouvement Al-Marada de Sleiman Frangié, NDLR) et Ali Hassan Khalil (du mouvement chiite Amal, de Nabih Berri, NDLR), pour « corruption » et soutien au mouvement chiite Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Washington.
« Les Etats-Unis soutiennent le peuple du Liban dans ses demandes de réformes et continueront à utiliser tous les moyens à leur disposition pour viser ceux qui les oppriment et exploitent », a prévenu le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, dans un communiqué. « L’explosion catastrophique au port de Beyrouth le 4 août a amplifié l’urgence de ces appels », ont souligné ses services. Ali Hassan Khalil, un pilier du parti chiite Amal, était ministre des Finances depuis 2014 mais, étant l’un des responsables fréquemment conspués par la rue, il avait été écarté du gouvernement de technocrates mis en place en début d’année. Youssef Fenianos a été ministre des Transports et des Travaux publics de 2016 à 2020. Dans un tweet, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo les a décrits comme « deux anciens ministres libanais corrompus qui ont abusé de leur position pour apporter un soutien matériel au Hezbollah ». Ces mesures punitives « doivent servir d’avertissement : les Etats-Unis n’hésiteront pas à sanctionner toute personne ou entité qui soutient et rend possibles les activités terroristes illicites du Hezbollah », a dit à des journalistes un haut responsable américain. « Et les responsables politiques libanais qui ont fourni au Hezbollah un faux vernis de légitimité politique, ou abusé de leurs positions pour rediriger des fonds publics vers le groupe terroriste, sont responsables de leurs actes », a-t-il ajouté. Ce responsable a également affirmé que les deux ministres visés étaient impliqués dans la gestion du port, tout en précisant que ce n’était pas la raison des sanctions actuelles.
Après l’explosion dévastatrice et meurtrière du 4 août, Washington a appuyé les appels de la France, en première ligne, pour obtenir un gouvernement libanais radicalement différent des précédents, capable d’enclencher, enfin, des réformes structurelles pour extirper le Liban du marasme économique. Mais les Etats-Unis mettent davantage l’accent sur la nécessité de combattre l’influence du Hezbollah, un mouvement pro-Iran honni côté américain. (RTBF)