Selon des sources arabes citées par « Sawt Beirut International », plusieurs pays arabes et européens se concertent avec les Etats-Unis pour élargir les sanctions aux alliés du Hezbollah. Au moins sept Etats arabes, dont trois monarchies du Golfe, s’apprêteraient à inclure Gebran Bassil, ainsi que d’autres alliés du Parti de Dieu, à la liste noire des personnalités visées par les sanctions. Les pays du Golfe accusent en effet Bassil de soutenir le Hezbollah et l’Iran dans leur projet de déstabilisation régionale et dans leur ingérence au Yémen. Alors ministre des Affaires étrangères, il aurait accordé des passeports diplomatiques aux rebelles yéménites proches de Téhéran de Abdelmalek Al-Houthi, leur permettant de déjouer toutes les mesures de sécurité et de se rendre dans certains pays sans avoir à demander un visa.
De fait, Gebran Bassil est l’architecte de « l’accord stratégique » signé par Michel Aoun et Hassan Nasrallah, début février 2006 à l’église Saint Michel à Chiyah. Cet accord avait alors permis à Aoun de devenir Président grâce au soutien du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran, et au Hezbollah de s’octroyer une couverture chrétienne à son arsenal, au nom de la résistance contre Israël. Depuis la signature de cet accord, le Liban vit au rythme des catastrophes, dont la guerre des 33 jours avec Israël, en juillet et août 2006, suivie de la guerre de Nahr El-Bared, du blocage politique lié à la constitution du Tribunal spécial pour le Liban, sans oublier l’invasion de Beyrouth et de la Montagne en mai 2008 ni l’ingérence du Parti chiite dans la guerre en Syrie. L’objectif de ce soutien inconditionnel de Gebran Bassil au Parti iranien est lié à l’ambition démesurée du premier de succéder à son beau-père à la présidence de la République en 2022, ou avant si…
Selon « Sawt Beirut International », les sanctions contre Bassil ne devraient pas seulement le priver de visas d’entrée dans plusieurs pays arabes et occidentaux, mais surtout, gèleraient ses avoirs mobiliers et immobiliers ainsi que ses comptes bancaires qui se trouveraient dans des banques liées à ces pays, et les comptes bancaires de ses proches qui lui servent de prête-nom.
D’autres sources occidentales évoquent ce scénario et n’excluent pas que le Mouvement Amal de Nabih Berri soit aussi visé par les sanctions. Selon des médias américains, des efforts sont déployés pour accélérer la mise en place de ce train de sanctions, avant le lancement de la reconstruction de Beyrouth. Autrement dit, les personnes visées par ces sanctions ne sont pas seulement les alliés du Hezbollah, mais aussi les plus corrompues qu’il convient de les empêcher de détourner les fonds de la reconstruction.