Abdelkader Kherbouche, le correspondant de la télévision « Al-Hadath » à Alger, affirme à l’instant que la justice militaire algérienne a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien commandant de la gendarmerie, le général Ghali Belkcir, pour haute trahison. Pendant ce temps, la justice militaire poursuit le secrétaire particulier de l’ancien chef d’état-major, le général Gaëd Saleh, décédé fin décembre dernier. Depuis la disparition de l’ex-homme fort du pays, son secrétaire particulier, Gharmit Benouira, considéré comme la « boite noire » de Saleh et son coffre-fort, s’était enfui à l’étranger. Début août, il a été arrêté en Turquie. Extradé par les services de Recep Teyyip Erdogan, après un entretien avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, Benouira a été extradé et confié à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Des sources algériennes craignent que la Turquie ait extradé Benouira pour obtenir en contrepartie le soutien d’Alger dans le conflit libyen, d’autant plus que la Turquie renforce son implantation militaire en Libye et y déploie des milliers de mercenaires syriens et des combattants islamistes. Ankara ne cache pas ses ambitions régionales et compte mettre la main sur l’économie libyenne, notamment les secteurs du bâtiment (reconstruction) et les hydrocarbures (pétrole et gaz).
Officiellement, les proches de l’ancien chef d’état-major sont poursuivis pour haute trahison et accusés d’intelligence avec des puissances étrangères. Mais en réalité, l’Algérie est habituée à ce genre de règlements de compte après chaque changement à la tête du pouvoir. La guerre intestine entre les différents clans qui dirigent le pays se poursuit.