Le président libanais a évoqué vendredi, trois jours après les explosions ayant ravagé Beyrouth et fait plus de 200 morts, la possibilité que ce drame ait été provoqué par une « intervention extérieure », parlant d’un éventuel missile ou d’une bombe. Lors d’une discussion à Baabda avec des journalistes, Aoun a rappelé avoir demandé la veille au président français, Emmanuel Macron, qui se trouvait en visite de solidarité à Beyrouth, de lui fournir des images satellite de la scène de l’explosion, ce que lui avait promis M. Macron. « Si la France n’envoie pas ces images, nous les demanderons à d’autres Etats, afin de savoir s’il s’agit d’une agression extérieure ou des conséquences d’une négligence », a-t-il précisé.
Michel Aoun a dans ce contexte affirmé aux journalistes avoir reçu, « le 20 juillet, des informations au sujet » du stock de nitrate d’ammonium, et d’avoir « immédiatement contacté le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense et les responsables concernés pour prendre les mesures nécessaires ».
Sur le plan politique, Aoun a affirmé, en réponse à une question sur une éventuelle « internationalisation » du dossier libanais, que, sous son mandat, aucune atteinte à la souveraineté du pays ne serait tolérée. Ses propos interviennent au lendemain de la visite à Beyrouth de son homologue français, Emmanuel Macron, venu exprimer le soutien de la France à la population libanaise après le drame du port. « Ce n’est pas sous le mandat de Michel Aoun que l’on touchera à la souveraineté libanaise », a affirmé le chef de l’Etat. Il a lancé que « si les Libanais ne se gouvernent pas eux-mêmes, personne d’autres ne pourra le faire ». Aoun a en outre annoncé que le pays se trouve « devant des changements de système » politique et que par « changements, il entend un nouvel ordre » politique. « Le système de compromis ne fonctionne plus », a-t-il déclaré, estimant que cela est dû au fait que chaque décision doit faire l’objet de l’approbation de plusieurs parties, ce qui « handicape le travail politique et les réformes ». Concernant l’éventuelle formation d’un gouvernement d’union nationale, M. Aoun a enfin souligné que cette initiative ne peut avoir lieu que dans des « conditions propices ».