Selon le quotidien La Repubblica, le Parlement turc a adopté mercredi un projet de loi qui élargit le contrôle des autorités sur les réseaux sociaux, dont Twitter. Le texte controversé suscite l’inquiétude des défenseurs de la liberté d’expression qui y voient un moyen supplémentaire pour les autorités d’Ankara de faire taire les dissidents.
Les défenseurs de la liberté d’expression y voient une nouvelle tentative d’Ankara de museler les réseaux sociaux. Le parlement turc a adopté très tôt mercredi 29 juillet, un projet de loi, soutenu par la majorité présidentielle, pour élargir le contrôle des autorités sur les réseaux sociaux. Cette loi oblige notamment les principaux réseaux sociaux comme Twitter et Facebook à avoir un représentant en Turquie et à obtempérer aux injonctions de tribunaux turcs demandant le retrait de certains contenus, sous peine d’une forte amende. Selon le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), la formation du président Recep Tayyip Erdogan, cette loi vise à mettre fin aux insultes en ligne. Début juillet, le président turc avait appelé à « mettre de l’ordre » dans les réseaux sociaux après que sa fille et son gendre ont été visés par des injures sur Twitter.
D’après le site de France24, ce texte suscite l’inquiétude de nombreux internautes et ONG alors que les réseaux sociaux sont devenus l’un des rares espaces où les voix critiques osent encore se faire entendre en Turquie. « Les réseaux sociaux sont d’une importance capitale pour de nombreuses personnes qui les utilisent pour s’informer. Cette loi annonce une sombre période de censure en ligne », a ainsi estimé Human Rights Watch lundi.
La loi adoptée mercredi « va renforcer les capacités du gouvernement à censurer les contenus numériques et poursuivre les internautes », a déclaré dans un communiqué Andrew Gardner, chercheur sur la Turquie à l’ONG Amnesty International, cité par la même chaine. « C’est une violation claire du droit à la liberté d’expression en ligne », a-t-il ajouté, soulignant que de nombreux internautes turcs s’auto-censurent déjà « par peur d’irriter les autorités ».
Twitter et Facebook sont déjà étroitement surveillés par les autorités turques et de nombreux procès pour « insulte au chef de l’Etat » ou « « propagande terroriste » s’appuient uniquement sur un ou quelques tweets, ajoute la chaine France24.