MO: plus de 1000 élus européens demandent d’«empêcher» une annexion israélienne

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Plus de 1000 élus de parlements de 25 pays d’Europe, dont la Belgique, ont appelé mercredi les dirigeants européens, dans une lettre ouverte, à « agir résolument » pour « empêcher » le projet israélien controversé d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée.

« Nous demandons aux dirigeants européens d’agir résolument en réponse à ce défi », écrivent les 1080 signataires, principalement issus de formations de gauche et centristes. « L’Europe doit prendre l’initiative de réunir les acteurs internationaux pour empêcher cette annexion ». Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit annoncer à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en place le plan américain pour le Proche-Orient. Ce dernier prévoit l’annexion par Israël des colonies juives et de la vallée du Jourdain, une vaste plaine agricole, en Cisjordanie, et la création d’un Etat palestinien sur un territoire réduit.

Des élus « préoccupés » par le « précédent » que cela créerait

Dans leur lettre ouverte, les élus de parlements nationaux et européen expliquent être « profondément préoccupés » par le « précédent » qu’une annexion créerait dans les relations internationales et par « l’impact qu’aura cette annexion sur la vie des Israéliens et Palestiniens ». Selon eux, cette « mesure portera un coup fatal aux perspectives de paix israélo-palestinienne et remettra en cause les normes les plus fondamentales qui guident les relations internationales, dont la Charte des Nations unies ». Près d’un quart des signataires sont des parlementaires du Royaume-Uni, où l’opposition travailliste tente de se remettre de plusieurs années de controverse autour d’un antisémitisme présumé dans ses rangs.

Des élus belges dans la liste

Côté belge, ce sont surtout des élus PTB, Ecolo-Groen, PS et sp.a qui ont ajouté leur nom à la lettre, mais aussi quelques-uns des rangs CD&V, MR, Open Vld, N-VA et DéFI.

L’Union européenne cherche à persuader Israël de faire machine arrière et envisage des sanctions si Benjamin Netanyahou met en œuvre le plan d’annexion. Toutefois, ces mesures envisagées nécessiteraient l’accord des 27 États membres.

ONU et Ligue arabe appellent aussi Israël à abandonner ses plans d’annexion

L’Onu et la Ligue arabe ont demandé d’une seule et même voix mercredi à Israël d’abandonner ses plans d’annexion en Cisjordanie qui pourraient « mettre fin aux efforts internationaux en faveur de la création d’un État palestinien viable ». Cet appel a été formulé par leurs chefs lors d’une visioconférence du Conseil de sécurité de l’Onu, à laquelle participent plusieurs ministres et qui constitue la dernière rencontre internationale avant la possible mise en œuvre en juillet de ces plans d’annexion. En affirmant son hostilité à toute décision unilatérale, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres a réclamé au gouvernement israélien « d’abandonner ses plans ».

 

L’objectif reste d’avoir « deux États, Israël et un État palestinien indépendant, démocratique, d’un seul tenant, souverain et viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières reconnues basées sur les lignes définies en 1967, avec Jérusalem capitale des deux États », a rappelé le chef de l’Onu. Sa définition de l’objectif tranche avec le plan pour le Proche-Orient des États-Unis qui ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et qui prévoient un État palestinien morcelé, relié par des tunnels ou des ponts.

Une annexion « détruirait toute idée de paix à l’avenir »

Une annexion « détruirait toute idée de paix à l’avenir », a renchéri le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit. « Annexer des parties du territoire palestinien occupé constituerait, si cela est concrétisé, une menace sérieuse à la stabilité régionale », a-t-il dit.

Coordinateur spécial des Nations unies pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a souligné qu’une « annexion pourrait altérer de manière irrémédiable la nature des relations israélo-palestiniennes ». « Elle risque de mettre fin à plus d’un quart de siècle d’efforts internationaux en faveur d’un État palestinien viable », a-t-il averti.

« Une chance doit être donnée à la diplomatie », a insisté le responsable, en appelant à une relance « sans pré-conditions » du Quartette qui réunit sur le dossier israélo-palestinien les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Onu, « afin de trouver un moyen de sortir de la crise actuelle ». Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit annoncer à partir du 1er juillet sa stratégie pour mettre en place le plan américain. Elle pourrait inclure l’annexion par Israël des colonies juives et de la vallée du Jourdain, une vaste plaine agricole, en Cisjordanie. (RTBF)