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Libye: Ankara a créé un pont aérien avec Tripoli

Selon la chaîne al-Arabiya, la Turquie a annoncé le 11 juin qu’elle avait « ouvert un pont aérien avec la Libye ». La déclaration provenait en fait du GNA, qui a indiqué que 4 avions militaires turcs C-130 ont atterri à Misrata, tandis que 13 autres appareils ont survolé le ciel libyen. Dans le premier cas, il s’agissait d’aéronefs avec un soutien logistique à bord pour les troupes de Tripoli, qui s’ajoutent aux milices et à l’arsenal précédemment envoyés, visant à soutenir Al-Sarraj dans les combats contre l’armée nationale libyenne (LNA), dirigé par le général Khalifa Haftar.

Selon des sources locales, le 11 juin, l’armée turque a effectué un exercice aérien de huit heures en direction de la côte libyenne, dans le but de démontrer ses capacités de guerre et, en particulier, de montrer comment la Turquie est en mesure de déployer rapidement des avions de chasse F-16 et d’autres avions pour une alerte rapide, si le besoin s’en faisait sentir. Selon un communiqué de l’armée turque, l’armée de l’air et la marine d’Ankara ont mené un exercice conjoint, intitulé « Open Sea Training », dans les eaux internationales de la Méditerranée orientale. Cela a vu l’utilisation de 17 avions qui ont décollé de la ville d’Eskisehir, de 8 bateaux, en particulier des frégates et des corvettes, des pétroliers et des avion-cargo militaires C-130.

Les opérations surviennent à un moment où l’armée du GNA est engagée dans la conquête de la ville côtière de Syrte, considérée comme le point de départ pour la libération des régions libyennes de l’est et du sud placées sous le contrôle de Haftar. Dans ce contexte, Ankara continue de soutenir le gouvernement de Tripoli, ignorant l’initiative promue par Le Caire, qui proposait un cessez-le-feu à partir du 8 juin. Pour la Turquie, l’objectif de Haftar est d’établir une « dictature militaire » et la proposition égyptienne représente une tentative de sauver le général suite aux dernières pertes sur le champ de bataille.

D’autres sources turques ont indiqué qu’Ankara allait bientôt établir deux bases militaires en Libye. Cette démarche doit être inscrite dans les liens de coopération en matière de sécurité établis avec le GNA et renforcée par le protocole d’accord signé le 27 novembre 2019, également relatif aux activités d’exploration en Méditerranée orientale.

Par ailleurs, plusieurs médias turcs ont indiqué qu’Ankara souhaiterait contribuer aux efforts de reconstruction en Libye, une fois le cessez-le-feu permanent atteint et, en même temps, commencer les activités d’exploration de pétrole et de gaz dans le pays et au large des côtes. En outre, la Turquie pourrait également être responsable de la réorganisation des forces du GNA, en les regroupant en une seule armée.

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