Le pays s’enfonce dans une crise économique et financière sans précédent, aggravée par la pandémie de Covid-19. Plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. La colère couve. Elle pourrait réveiller la révolte populaire qui a déjà été secoué le pays en octobre dernier.
Le Liban a échappé à une crise sanitaire d’ampleur. Le pays de six millions d’habitants n’a officiellement recensé que vingt-sept décès dus au nouveau coronavirus. Mais le confinement imposé pour endiguer l’épidémie n’a fait qu’aggraver la crise économique et financière. Un naufrage économique pire que celui de la Grèce en 2008.
En octobre dernier, la colère avait poussé dans les rues des hommes et des femmes de tous âges, issus de toutes les classes sociales. Ces manifestations massives contre la classe politique, accusée de corruption et d’incompétence, ont entraîné la démission de Saad Hariri et la formation d’un nouveau gouvernement en début d’année. Mais pour l’instant, pas de miracle. Le Liban, lourdement endetté, a annoncé en mars le premier défaut de paiement de son histoire. Le gouvernement négocie en ce moment une aide d’environ onze milliards de dollars avec le Fonds monétaire international. Un plan de relance de l’économie a été adopté fin avril, et le Premier ministre Hassan Diab s’est engagé hier à freiner la dégringolade de la monnaie nationale, et à subventionner les produits de base. Car la population subit de plein fouet l’inflation, et la faillite du système bancaire. Plus de la moitié des Libanais vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. (France Culture)