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France-Renault : l’usine de Maubeuge à l’arrêt après l’annonce de la suppression de 4.600 emplois

« Les annonces faites par Renault n’ont rien de rassurant pour l’avenir de notre site. Une seule alternative, le rapport de force ! » L’usine Renault de Maubeuge, dans le Nord, est à l’arrêt depuis vendredi 29 mai au matin, a indiqué à l’AFP l’intersyndicale de l’usine (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud). Cette dernière a appelé à la grève après que la direction du constructeur automobile en difficulté a annoncé la suppression d’environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.

  • Un plan d’économies drastique. Renault a annoncé vendredi un plan drastique d’économies, de plus de deux milliards d’euros sur trois ans, pour restaurer sa compétitivité qui passera par la restructuration de six usines en France et une réduction de presque 10% de ses effectifs mondiaux. Le projet de restructuration de Renault affecte près de 4.600 emplois en France, à quoi s’ajoute la réduction de plus de 10.000 autres postes dans le reste du monde.
  • La fermeture du site de Choisy-le-Roi (Val de Marne). Sous le regard vigilant de l’Etat, son principal actionnaire, Renault a pris soin de souligner qu’il ne procéderait à aucun licenciement sec, mais qu’il aurait recours aux départs volontaires et naturels. Son président, Jean-Dominique Senard, a précisé que les annonces du jour impliquaient la fermeture du site de Choisy-le-Roi. Si l’activité de recyclage mécanique de Choisy sera transférée à l’usine de Flins (Yvelines), cette dernière cessera d’assembler des voitures au-delà de la ZOE actuelle, après 2024. Le site héritera d’autres activités supplémentaires, mais la France n’avait pas perdu d’usine d’assemblage depuis la fermeture du site PSA d’Aulnay-sous-Bois, en 2013.
  • Le site de Maubeuse en grève. Un CSE extraordinaire s’est tenu vendredi matin sur le site, qui emploie environ 2.100 personnes tous statuts, mais « on ne nous a rien dit du tout, on est toujours dans le flou », selon Samuel Beauvois (Sud). « Aujourd’hui, il n’y a pas un véhicule qui sort, tout le monde est en grève, y compris les ingénieurs, l’encadrement, les chefs d’équipe », a rapporté à l’AFP Yannick Charlesège (CFTC). La direction du constructeur automobile envisage la fusion des sites de Douai et Maubeuge, distants de 70 km, pour créer un centre d’excellence des véhicules électriques et utilitaires légers. La production des utilitaires électriques Kangoo de Maubeuge devrait être transférée à Douai, qui héritera d’une nouvelle plateforme.
  • Un plan d’aide de cinq milliards d’euros. C’est le montant colossal accordé par l’Etat spécifiquement à Renault dans le cadre du plan de relance de huit milliards d’euros, annoncé le 26 mai, pour aider la filière automobile, fortement touchée par l’épidémie de coronavirus. Car la firme au losange, dont l’Etat est le plus gros actionnaire (15% du capital) et déjà dans le rouge pour l’année 2019, est en grave difficulté. (Médias/TV)

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