Iran : Mohammad-Bagher Ghalibaf élu président du Parlement

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Le nouveau Parlement iranien a élu jeudi comme président de l’Assemblée l’ancien maire de Téhéran, Mohammad-Bagher Ghalibaf, consolidant le pouvoir des conservateurs avant l’élection présidentielle prévue l’an prochain. La télévision d’Etat a indiqué que M. Ghalibaf, 58 ans, avait recueilli 230 des 267 votes exprimés pour son mandat à ce poste, l’un des plus importants de la République islamique. Mohammad Bagher Ghalibaf a été trois fois candidat malheureux à la présidentielle, ex-chef de la police, membre des Gardiens de la révolution- l’armée idéologique de l’Iran- et maire de Téhéran de 2005 à 2017. Son élection à la tête du Parlement fait pencher encore davantage la balance du côté des conservateurs face à un président Hassan Rohani qui fait figure de modéré, dans un contexte de violente récession économique, due en partie aux sanctions américaines, et de tensions exacerbées entre Téhéran et Washington, ennemis jurés.

M. Ghalibaf avait récolté la majorité des voix de la capitale lors des législatives de février dernier, marquées par une forte abstention, pour l’élection des 290 députés de la onzième législature depuis la Révolution islamique de 1979.

Cette abstention record était due notamment à la disqualification de milliers de candidats modérés et réformistes par le Conseil des gardiens de la Constitution, organe tenu par les conservateurs et chargé du contrôle des élections, réduisant le scrutin à un affrontement entre conservateurs et ultraconservateurs.

Le Parlement était fermé depuis le 7 avril, dans le cadre des mesures prises pour faire face à la propagation du nouveau coronavirus qui a durement frappé l’Iran. Selon le ministère de la Santé, le virus a déjà fait 7.564 morts parmi les 141.591 personnes déclarées atteintes par la maladie.

M. Ghalibaf succède à Ali Larijani, à la tête du Parlement depuis 2008.

Le président du Parlement dirige les affaires de l’Assemblée mais il occupe aussi un siège au Conseil supérieur de coordination économique tout comme le président et le chef du pouvoir judiciaire.Etabli en 2018 par le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ce Conseil est la plus haute autorité de gestion des affaires économiques du pays et a pour mission de combattre les sanctions américaines. Ces sanctions, qui touchent surtout le secteur pétrolier clé et le secteur bancaire, ont été rétablies après la dénonciation unilatérale par le président américain Donald Trump en 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015. (La Croix)