Le constructeur franco-italien d’avions turbopropulseurs ATR a enregistré un chiffre d’affaires en baisse d’un peu plus de 10% en 2019 et se prépare à revoir à la baisse ses objectifs de production en 2020 face à la crise du secteur aérien. Le chiffre d’affaires s’est établi à 1,6 milliard de dollars en 2019, contre 1,8 milliard l’année précédente, reflétant la baisse du nombre d’avions livrés (68 contre 76), a annoncé lundi l’avionneur dans un communiqué. Il a en revanche été porté par l’activité de services, ajoute la coentreprise entre Airbus et Leonardo. Le constructeur a par ailleurs signé 79 commandes fermes en 2019, un chiffre en forte augmentation par rapport aux 52 commandes de l’année précédente. Il s’agit de 41 bimoteurs à hélices ATR-72 (avion de 44 à 78 places) et de 38 ATR-42 (30 à 50 places). Il a notamment engrangé 20 engagements pour son nouveau modèle capable de décoller sur une piste de 800 mètres, le 42-600S, dévoilé en octobre.
L’épidémie de coronavirus qui frappe durement le secteur aérien risque pourtant d’affecter les développements futurs d’ATR, qui indique ne pas avoir déploré d’annulation de commande à ce stade. Environ 40% de la flotte mondiale d’ATR continue d’ailleurs à voler, « jouant un rôle vital dans les missions humanitaires et les transports de biens essentiels dans les régions les plus reculées », selon le constructeur.
Si les sites « n’ont jamais fermé » pendant la crise sanitaire, les mesures de distanciation mises en place conduisent à un ajustement de la production. Et face à la perspective d’un marché en berne dans les prochaines années, l’avionneur « est en train d’évaluer la réduction » de son objectif de production pour 2020, a indiqué un de ses représentants.
Avant la crise liée au coronavirus, ATR estimait à 2.770 d’ici à 2037 le marché des turbopropulseurs dans les 20 prochaines années, dont 690 rien que pour la Chine et 440 pour le reste de la région Asie-Pacifique. Elle revendique « 75 à 80% » des parts de ce marché. Les compagnies aériennes préfèrent ce type d’appareils, moins bruyants et plus économes en carburant que les jets, pour les distances allant jusqu’à 330 miles nautiques (611 km), selon ATR. (Zonebourse)