Le souverainiste Samir Geagea, chef des Forces libanaises, a estimé ce samedi que le contrôle des comptes publics est essentiel, mais que celui-ci devrait englober tous les responsables et les administrations, au moment où le pays fait face à sa pire crise économique et financière en trente ans, notamment en raison d’une corruption galopante et d’une mauvaise gestion des affaires publiques. « Dire qu’il y a des erreurs et des manquements dans le travail de la Banque du Liban est indiscutable, de même que les demandes d’un contrôle des comptes de la BDL », a estimé le chef des FL dans un communiqué.
« Le contrôle des comptes est nécessaire, mais il doit englober toutes les administrations et tous les responsables aux niveaux financier, administratif et politique », a-t-il estimé. « Les résultats de ces contrôles s’avéreront nocifs s’ils sont exploités de manière discrétionnaire pour faire du tort à certaines personnes seulement », a toutefois prévenu Geagea. « Tout comme le contrôle des comptes au sein de la BDL est nécessaire, un contrôle s’impose aussi au sein du secteur de l’électricité et des télécoms, des douanes, ainsi que d’autres services publics », a ajouté le chef des FL, alors que le secteur de l’Electricité est dirigé depuis des années par des ministres affiliés ou proches de la formation rivale des FL, le Courant patriotique libre du Général Michel Aoun, élu en 2016 président.
Vendredi, le Premier ministre, Hassane Diab, a annoncé que trois sociétés internationales vont être mandatées pour auditionner les comptes de la Banque du Liban. Le chef du gouvernement a également critiqué le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé et indiqué que les pertes de la Banque centrale avaient totalisé « sept milliards de dollars depuis le début de l’année » et que les dépôts bancaires avaient reculé de près de 6 milliards de dollars entre janvier et février, selon les seules données qui avaient pour le moment été transmises par les banques. (Médias)