France : Edouard Philipe lors d’une conférence de presse-photo

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  • « Cette crise sanitaire, elle n’est pas terminée. Bien sûr nous marquons des points, mais nous ne sommes pas sortis de cette crise sanitaire ».
  • « Cette crise sanitaire fait encore des morts, chaque jour. Nos compatriotes perdent des parents, des conjoints. Et ils ne peuvent pas leur rendre hommage convenablement. Tous ceux qui ont perdu des proches savent le poids de ces morts ».
  • « Cette crise sanitaire va entraîner une crise économique. Elle ne fait que commencer. Et elle sera brutale ».
  • « Beaucoup de ceux qui nous regardent aimeraient que j’entre dans le détail de ce qui va se passer le 11 mai et dans les jours qui vont suivre : je ne vais pas répondre à toutes ces questions aujourd’hui. Je le ferai prochainement ».
  • « La vie, le 11 mai, ce ne sera pas la vie que nous avons connu avant le confinement ».

Le professeur Salomon, directeur général de la Santé :

  • « Nous observons une très lente décrue épidémique », indique-t-il. Il y a « 30.610 malades hospitalisés », avec 810 nouveaux patients admis. « Mais le solde est négatif avec 29 patients en mois ».
  • Au niveau des cas graves, il y a actuellement 7.744 malades en réanimation en ce moment. Pour le 11e jour consécutif, il s’agit d’un solde négatif avec 89 malades en moins dans les services de réanimation.
  • Alerte France Info : La France déplore 19.718 morts depuis le début de l’épidémie, dont 12.069 en milieu hospitalier et 7.649 dans les Ehpad.

Le Premier Ministre Edouard Philippe :

  • « Vous avez constaté comme moi, partout en France, une immense diminution des déplacements et un respect du confinement ».
  • « Ce respect du confinement a produit ses effets. Nous avons réussi à augmenter notre capacité d’accueil en réanimation, de 5.000 à 10.500 ».
  • « Au pic, nous avons atteint le chiffre de 7.100 [patients en réanimation]. Ce chiffre a diminué, nous en sommes à 5.744. Après avoir atteint le pic, nous diminuons le chiffre de malades en réanimation jour après jour ».
  • « Ce chiffre doit être accueilli avec prudence, car cela reste énorme, supérieur à la capacité d’accueil habituelle des services de réanimation nous avons donc besoin de poursuivre la diminution du nombre de patients en réanimation ».
  • Edouard Philippe présente des cartes et des graphes pour expliquer la stratégie de confinement du gouvernement, qui a permis de limiter la saturation des services hospitaliers à quelques régions, comme l’Ile-de-France et le Grand-Est.
Photo-France Info
  • Edouard Philippe revient désormais sur la question des masques : « Au mois de janvier, nous avions un stock de 117 millions, avec une production hebdomadaire de 4 millions de masques et une consommation de 5 millions par semaine ».
  • Dans un premier temps, la France a eu du mal à importer des masques, explique le Premier ministre. Mais la situation s’est désormais améliorée : « Nous avons pu ramener des masques grâce à un pont aérien mis en place par la France ».
  • « Le ministère des Affaires étrangères a mis en place une grande opération de rapatriement avec 1.600 vols affrétés, pour permettre à nos concitoyens de revenir. Nous avons pu faire rentrer 150.000 Français dans des conditions parfois délicates ».

Le Ministre de la Santé Olivier Véran :

  • « Je ne nie pas qu’il existe encore quelques tensions d’approvisionnement sur les masques FFP2 ».
  • Olivier Véran admet qu’il existe encore des tensions sur le matériel, notamment sur les blouses et les gants.
  • « Nous demandons encore de la patience pour pouvoir répondre pleinement à ces demandes ».
  • « Il reste un point de grande vigilance : la question des médicaments de réanimation. Nous devons être capables de nous préparer à un rebond de l’épidémie, et être en capacité de faire des stocks ».
  • Le ministre de la Santé détaille les mesures mises en place à destination des Ehpad, avec notamment des renforts humains :
  • « 80% des Ehpad ont signalé au moins un cas de coronavirus. Ce qui s’y passe est à la fois poignant et remarquable ».
  • « Et puis, il y a cette campagne de dépistage en Ehpad, dès qu’il y a un cas signalé, il faut être en mesure de dépister l’ensemble des résidents et du personnel ».
  • « Nous avons élaboré de nouvelles recommandations pour organiser, dès demain, dans les territoires un droit de visite pour les familles, dans des conditions limitées. La sécurité sanitaire reste notre priorité, il y aura toujours une interdiction de toucher les résidents ».
  • « Il ne faut pas comprendre mise à l’abri et isolement et nous devons lutter contre l’isolement. C’est le repas que l’on partage, c’est les courses que l’on faits… ».
  • Olivier Véran appelle aussi une nouvelle fois les Français à ne pas renoncer aux autres soins. Le ministre de la Santé s’inquiète de la baisse des consultations et appelle les médecins à prendre des nouvelles de leur patient.
  • Le ministre de la Santé tire enfin la sonnette d’alarme concernant la santé mentale. Il demande aux Français de ne pas hésiter à faire appel à une téléconsultation. Par ailleurs, pour les soignants, il rappelle l’existence d’un numéro d’aide : 0 800 73 09 58.
  • Le professeur Florence Ader, infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon, a fait le point sur l’état des connaissances concernant le virus. Elle a indiqué que plusieurs points restent à éclaircir avec cette épidémie :
  • la disparité entre les hommes et les femmes
  • la question de l’immunité pour les personnes ayant été contaminées
  • pourquoi les enfants sont-ils moins touchés ?
  • Florence Ader a annoncé tout à l’heure des premiers essais chez l’homme « cet été » pour le candidat vaccin développé par l’institut Pasteur.

Edouard Philippe fait un point sur la situation économique, en rappelant que la France s’attend à une récession de 8% de son PIB en 2020. Il empile également les chiffres inquiétants : -36% d’activité économique ; -43% d’activité dans l’industrie ; -88% d’activité dans la construction.

  • Le Premier ministre a rappelé les mesures économiques mises en place par le gouvernement. Edouard Philippe aborde la question du déconfinement. Il indique que les priorités du gouvernement sont « d’assurer la santé des Français et d’assurer la continuité de la vie de la Nation » : « Pouvoir faire continuer l’école, la solidarité, l’investissement ces éléments que nous ne pouvons pas geler indéfiniment ».
  • « Rétablir la capacité d’accueil des hôpitaux et limiter au maximum la circulation du virus, les deux ensemble nous permettent d’envisager le chemin du déconfinement ».
  • « Grâce au confinement, les épidémiologistes considèrent que nous avons réussi à faire baisser le R0 à 0,6 (c’est à dire que 10 malades n’infectent que 6 personnes). Notre objectif, c’est de faire en sorte qu’au 11 mai, le R0 reste égal ou inférieur à 1 ». Il était de 1 à 4 avant le confinement.
  • « La population n’est pas immunisée. On estime qu’entre 2 et 6 millions de Français ont été en contact avec le virus. On est très loin de ce qu’on appelle parfois l’immunité de masse ».
  • « Il n’y a pas encore de vaccin, ni de traitement. Cela nous laisse un instrument : la prévention ».

La prévention voulue par le premier ministre s’appuie sur trois éléments :

  • les gestes barrières, les tests et l’isolement des porteurs du virus.
  • « Nous allons devoir tester beaucoup, vite, rapidement ».

Le ministre de la Santé rappelle maintenant qu’il est primordial de bien respecter les gestes barrières pour limiter les risques de contamination : limitez au maximum les contacts et déplacements, lavez-vous très régulièrement les mains et toussez ou éternuez dans votre coude ou dans un mouchoir. Voici les préconisations officielles pour éviter la propagation du coronavirus. Sur la question des masques, le ministre de la santé annonce que la production nationale doit être portée à 17 millions de masques par semaine, en plus des importations. L’objectif est de permettre un accès aux masques à tous les Français à partir du 11 mai. Il a fait également un point sur les tests viraux. Il indique qu’actuellement il y a 150.000 tests effectués par semaine, et qu’au 11 mai l’objectif sera d’être en mesure de déployer 500.000 tests par semaine. Concernant les tests sérologiques (pour permettre de savoir si vous avez été en contact avec le virus), le ministre de la Santé appelle à la « prudence », car ces tests sont encore en cours d’évaluation. « Pourquoi il faut tester (avec des tests viraux) ? Parce qu’il faut casser les chaînes de transmission du virus ».

 Le Premier Ministre :

  • « Si vous êtes testé positif, vous aurez le choix entre un confinement à domicile (qui fera porter sur vous et vos proches des conditions strictes), soit vous pourrez vous confiner dans un autre lieu, comme un hôtel, pour éviter de contaminer d’autres personnes ».
  • « Isoler les individus porteurs. Nous considérons que cette méthode est la seule qui puisse nous garantir de freiner la propagation du virus ».
  • Edouard Philippe vient d’annoncer la possibilité d’isoler les personnes malades dans les hôtels. France Info s’est posé cette semaine six questions sur les « hôtels Covid » qui commencent à accueillir les malades.
  • Edouard Philippe a annoncé qu’il serait « probable » que le port du masque grand public soit obligatoire dans les transports en commun après le 11 mai. Il a également au maintien du télétravail « qui doit se poursuivre » quand cela est possible.
  • « Pour les écoles, l’objectif c’est de trouver la bonne méthode : à l’évidence, elle sera progressive. Mais nous devons rouvrir les écoles, pour une raison simple : la continuité de la vie de la Nation ».
  • « Pour un certain nombre d’élèves, le lien avec les professeurs est rompu. Cette situation présente pour la Nation un grave danger ».
  • Edouard Philippe vient d’annoncer que le port du masque obligatoire serait « probable » dans les transports après le déconfinement.
  • Pour les publics fragiles, le ministre de la Santé en appelle à la « responsabilité individuelle » de chacun. mais il explique pourquoi le choix d’un prolongement du confinement pour ces personnes n’a pas été retenu : « On peut avoir 70 ans et ne pas avoir de fragilités particulières, et ne pas comprendre pourquoi on n’aurait pas le droit de sortir de chez soi ».
  • « Nous allons tous être acteurs de ce déconfinement. Il nous appartiendra à nous tous d’être responsables au moment du déconfinement ».
  • Le Premier ministre présentera son plan de déconfinement à la fin du mois avril et un débat parlementaire s’organisera début mai.
  • « Il y aura une mise en place progressive à partir du 11 mai, elle ne peut pas être autre chose que progressive ».

Concernant la réouverture des écoles, elle sera progressive. Le Premier ministre a évoqué les pistes qui sont sur la table pour y parvenir :

  • les territoires les moins touchés par le virus pourraient rouvrir en premier
  • il pourrait s’agir d’une ouverture sur des moitiés de jours
  • la classe pourrait se faire par petits groupes
  • la mise en place d’espaces différenciés
  • Les « gestes barrières » et la « distanciation » sociale seront nécessaires après la réouverture de commerces actuellement fermés, a également indiqué le Premier ministre.
  • « Il n’y a pas de certitude ». Interrogé sur l’immunité des personnes ayant contracté le virus, le Premier ministre avoue qu’il reste des questions sans réponse. A l’heure actuelle, en France, il n’y a pas eu de cas de personne testée positive une première fois et à nouveau malade par la suite.

Le Ministre de la Santé : « Il y a un stock de 3 millions de masques pour les pharmacies, pour environ 17 millions de personnes à risques. Si on commence à ouvrir la vente en pharmacie, ce sera rapidement une vente qui sera tarie ».

Comme l’explique Olivier Véran, si on teste une personne asymptomatique le lundi, rien n’indique que cette personne ne sera pas contaminée le mardi. Le ministre de la Santé redit que seules les personnes symptomatiques et les personnes « contact » seront testées après le déconfinement. « Aucun pays au monde ne teste toutes les personnes asymptomatiques ».

Edouard Philippe n’a pas encore la réponse à toutes les questions, et il renvoi régulièrement sur le plan qu’il doit présenter à la fin du mois :

  • « Il y a tellement de questions aujourd’hui, que certains se disent : « Moi si ce n’est pas clair, je ne retourne pas travailler ».
  • Notre rôle, c’est de faire en sorte que ce soit clair au 11 mai ». « Ce qui me paraît certain, c’est que compte tenu ce que j’ai dit, il ne me paraît pas raisonnable de considérer qu’un mariage qui rassemble 200 personnes dans un lieu confiné soit envisageable à très court terme ».
  • « Je crains qu’il ne soit pas raisonnable d’envisager de voyager très loin à court terme ».
  • « Le 23 mai, nous dirons si le 2e tour des élections municipales peut se tenir à la fin du mois de juin. Aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, je ne le sais pas ».
  • « Face à cette crise, dire la situation où nous sommes, dire les questions que nous nous posons, expliquer les décisions que nous prenons, est un exercice démocratique indispensable. C’est la raison pour laquelle nous recommencerons autant que nécessaire. Je vous remercie, prenez soin de vous », a dit le Premier Ministre.