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Turquie : le couvre-feu imposé pour le coronavirus, le ministre de l’Intérieur contraint de démissionner

En Turquie, le ministre de l’Intérieur Süleyman Solyu a démissionné après la controverse suite à l’annonce du couvre-feu qui a surpris des millions de personnes ce week-end. Solyu, dans un tweet, prend la responsabilité de la décision. L’annonce du couvre-feu de 48 heures seulement deux heures avant son entrée en vigueur vendredi soir, a provoqué une ruée de la population sur les marchés et dans les magasins à travers le pays, compromettant les mesures prises jusque-là pour endiguer la propagation du virus.

Vendredi soir, le gouvernement turc s’est résolu à décréter un couvre-feu de quarante-huit heures dans les principales provinces du pays, provoquant un mouvement de panique. Le tout dans un contexte de tensions politiques. L’annonce inopinée, qui n’incluait aucune information sur les services et magasins qui resteraient ouverts ce week-end, a déclenché un mouvement de panique vers les épiceries, rendant caduques pour beaucoup des semaines de distanciation sociale. Vendredi soir, le gouvernement turc a décrété un couvre-feu de quarante-huit heures, pour le week-end, dans les 31 plus grandes provinces de Turquie pour lutter contre le coronavirus. Les déclarations du ministre de l’Intérieur, Suleyman Soylu, assurant que la mesure était provisoire et qu’«il n’est pas nécessaire de paniquer», ont été vaines. L’opposition, elle, ne décolère pas. «Les décisions prises unilatéralement ne génèrent que plus de panique et confusion», s’est insurgé sur Twitter Ekrem Imamoglu, le maire d’opposition d’Istanbul, qui dit ne pas avoir été averti à l’avance et plaide depuis des semaines pour des mesures de confinement drastiques. L’épisode est révélateur d’une atmosphère de panique latente en Turquie, où beaucoup n’ont qu’une confiance relative dans les méthodes du gouvernement face à la crise sanitaire.  Face à l’ampleur de l’épidémie (1.101 morts et 52.167 cas attestés samedi soir, un des taux de progression parmi les plus élevés au monde), les tâtonnements du pouvoir n’apaisent pas les inquiétudes. Jusqu’à présent, seules les personnes âgées de plus de 65 ans et de moins de 20 ans étaient confinées. Le gouvernement n’a pris des mesures de restriction de la circulation qu’au fur et à mesure de la propagation du virus, qui se limitent à l’interdiction, sauf raison impérieuse, de sortir et d’entrer des grandes villes. Ces mesures graduelles ont alimenté l’inquiétude d’une partie de la population, d’autant que le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, a tardé à donner des détails sur les lieux et le profil des personnes contaminées, laissant le champ libre à toutes sortes de rumeurs. (Médias)

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