Plusieurs médias annoncent le décès de l’ancien vice-président syrien Abdelhalim Khaddam, exilé à Paris depuis fin 2005. Khaddam était âgé de 88 ans. Né en 1932, il avait rejoint le parti Baas à l’âge de 17 ans. Compagnon de Hafez Al-Assad, il a été promu au sein du parti unique et nommé préfet de Quneitra (Golan) en 1966. C’est lui qui avait annoncé la chute de la ville lors de la Guerre des six jours (juin 1967) 18 heures avant l’entrée de l’armée israélienne. Il fut ensuite préfet de Hama, puis de Damas avant d’entrer au gouvernement. Après avoir occupé le ministère du Commerce et de l’Economie, il a longtemps régné sur la diplomatie syrienne avant d’être promu vice-président, cédant le ministère des Affaires étrangères à Farouk Chareh. A l’époque, il gérait exclusivement avec Assad la question libanaise, jusqu’en 1998 quand Assad avait confié ce dossier à Bachar, en cours de préparation à la succession. A la mort de Hafez Al-Assad en 2000, Khaddam avait assuré l’intérim pendant plus d’un mois avant de s’éclipser devant Bachar Al-Assad. En septembre 2005, soit quelques mois après l’assassinat de son ami Rafik Hariri, Khaddam a fait défection et s’est réfugié à Paris d’où il a multiplié les révélations sur la politique syrienne au Liban. Il a accusé Bachar Al-Assad d’avoir personnellement ordonné l’assassinat de Hariri. Il a souvent évoqué les méthodes utilisées par les services syriens pour recruter les hommes politiques libanais et les exécuter quand ils devenaient encombrants.