Le premier ministre s’est exprimé. Il assure que la crise est mondiale et qu’en France, les 15 premiers jours d’avril « seront encore plus difficiles que les 15 jours que nous venons de vivre ». « Je veux parler clair aux Français », a-t-il assuré.
- « Au moment où nous vous demandons beaucoup, j’ai souhaité venir devant vous pour vous expliquer le plus concrètement possible ce que sont nos choix », explique le Premier ministre.
- Le Premier ministre est aux côtés de Karine Lacombe, infectiologue et cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine, qui fait un point scientifique sur l’état de connaissance sur le virus.
- Karine Lacombe : « Le virus est dangereux pour trois raisons : il est très contagieux, chaque personne peut infecter deux ou trois autres personnes, c’est beaucoup plus que la grippe. C’est un virus qui est contagieux avant d’être symptomatique, donc c’est difficile d’isoler les personnes infectées. Et on ne connait pas le taux de mortalité, car on ne connaît pas le nombre de gens qui n’ont pas de symptômes ». « 50% des personnes hospitalisées en réanimation ont moins de 58 ans », a-t-elle dit.
- Le Premier Ministre : « Les quinze premiers jours d’avril seront plus difficiles que ceux que nous venons de traverser », a-t-il prévenu. « Nous doublons le nombre de cas positifs tous les trois à quatre jours, c’est donc un rythme très rapide. Nous sommes entrés quelques jours après l’Italie et l’Espagne en seuil épidémique, les courbes sont assez similaires. La progression est rapide et s’effectue à un rythme très cohérent ».
- Jérôme Salomon, le directeur général de la santé : « 44 000 personnes en France ont consulté un médecin de ville pour une infection au coronavirus ».
- « Ce dispositif, qui peut paraître complexe, est extrêmement fiable », poursuit Jérôme Salomon, qui précise qu’un livret est disponible sur le site du ministère de la Santé pour ceux qui veulent les détails. Il ajoute que toutes les données par région et département de Santé publique France sont mises en ligne sur le site du gouvernement.
- Le Premier Ministre : « Avant le début de cette épidémie, il y avait 5 000 lits de réanimation dans la France entière. SI l’épidémie se développe sur le territoire, au fur et à mesure du temps, les formes sévères vont s’accroître et être de plus en plus nombreuses. Nous avons tout mis en œuvre pour augmenter notre capacité d’accueil dans les services de réanimation. La deuxième stratégie, c’est d’aplatir la courbe, qu’il y ait moins de cas sévères ».
- Alerte : La barre des 10 000 morts est franchie en Italie, où on dénombre 889 nouveaux décès lors des dernières 24 heures, selon la radio France Info.
- Arnaud Fontanet Epidémiologiste à l’institut Pasteur : « Pour des personnes malades du covid-19, en l’absence de mesure de contrôle, chaque malade va infecter 3 personnes. Avec les mesures de contrôle les mesures barrières et de distanciation sociale, on peut faire baisser ce chiffre. On veut le ramener en dessous de un. Si chaque malade infecte moins d’une personne, l’épidémie va décliner. Pour en estimer l’impact, il va falloir attendre un peu, on l’espère en fin de semaine prochaine ».
- Arnaud Fontanet détaille avec une carte la propagation géographique de l’épidémie avec ou sans confinement efficace. Dans le meilleur des cas, l’épidémie resterait localisée dans le nord-est du pays.
- Edouard Philippe indique que « des conclusions seront tirées » des chiffres en fin de semaine prochaine pour une éventuelle prolongation du confinement.
- Alerte : le nombre de personnes infectées en Italie a lui grimpé de 86 000 à plus de 92 000 ce soir, selon France Info.
- « L’activation du plan blanc a permis de renforcer nos capacités hospitalières sur tout le territoire », estime Olivier Véran, le ministre de la Santé, présent sur le plateau du direct, qui a pris la parole. « 600 établissements de santé sont en mesure de recevoir des patients atteints du coronavirus ».
- « L’enjeu porte sur la question des réanimations », poursuit Olivier Véran, diapo à l’appui. « Les capacités de la France étaient de 5000 lits. Elles ont été augmentées grâce aux déprogrammations de 10 000 lits. Désormais, nous souhaitons atteindre 14 000 lits », a dit Monsieur Véran.
- « La France dispose d’un certain nombre de respirateurs. Nous avons monté en gamme tous les respirateurs que nous pouvions récupérer. Au-delà, nous avons passé des commandes à tous les producteurs, dont 1 000 respirateurs supplémentaires à Air Liquide. C’est à ce prix que nous pourrons passer le nombre de lits équipés de 10 000 à 14 000 ».
- Chaque jour, 1 000 aide-soignants supplémentaires « rejoignent la réserve sanitaire pour répondre ponctuellement aux besoins qui se font jour », se félicite Olivier Véran.
- 50 patients seront transférés en train de la région Grand-Est vers d’autres régions moins touchées, indique Olivier Véran.
- « Je demanderai que nous puissions tester en priorité le personnel des Ehpad », poursuit Olivier Véran, qui appelle les personnels de ces établissements à en sortir le moins possible.
- Edouard Philippe : « Les tensions sur les matériels (masques, médicaments) sont considérables. C’est un sujet d’inquiétude ».
- Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a appelé tous les Ehpad de France à « isoler individuellement » chaque résident pour éviter les contaminations.
- Edouard Philippe fait un focus sur la situation spécifique des Outre-Mers. « Nous avons décidé du confinement total au même moment que sur le territoire métropolitain », et ce alors que le seuil épidémique n’était pas atteint, pour freiner encore plus vite l’épidémie. « Et nous avons imposé une quatorzaine stricte aux personnes qui entrent sur ce territoire ».
- « La France était dotée d’un stock national de 117 millions de masques chirurgicaux sans avoir de stock de masques FFP2. Grâce à la production française et grâce aux importations, cela permet de faire face aux besoins en temps normal. Mais en période d’épidémie, les choses sont tout autre ». « Notre réponse dès le premier jour a consisté en une répartition rigoureuses des masques qui privilégie toujours les soignants et les personnes les plus fragiles. Cette semaine, 36 millions de masques ont été déstockés », a dit Monsieur Véran
- « Les usines tournent en permanence et sont capables de produire 8 millions de masques par semaine, et nous avons passé des commandes partout, partout où cela est possible ». Le ministre de la Santé souligne que l’arrêt brutal des usines chinoises de masques ont coupé l’Hexagone de sa principale source d’approvisionnement il y a un mois. « Nous produisons 8 millions de masques chaque semaine, nous en consommons 40 millions ».
- La France a commandé plus d’un milliard de masques : le ministre de la Santé a rappelé qu’en cette période de vive propagation du coronavirus sur le territoire national, plus de 40 millions de masques étaient consommés chaque semaine. « Les capacités de production en France sont de l’ordre de 8 millions de masques par semaine », a indiqué Olivier Véran qui assure que la France « a passé des commandes partout où cela est possible dans le monde, et notamment en Chine ».
- Les « premiers impacts » du confinement devraient être perceptibles en « fin de semaine prochaine ».