Accord au sommet de l’UE : deux semaines pour de nouvelles propositions anti-crise

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Après une visioconférence de plus de six heures, les dirigeants de l’UE sont parvenus à un accord sur la réponse commune au coronavirus. L’Italie et l’Espagne ont rejeté le projet initial, mais les 27 sont ensuite parvenus à des conclusions positives. Deux semaines pour présenter de nouvelles propositions sur une action budgétaire commune coordonnée : telle est la feuille de route pour les dirigeants de l’Union.

L’Italie et l’Espagne bloquaient jeudi soir un engagement commun des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE sur la réponse à apporter aux conséquences économiques de la crise du coronavirus, jugeant que le texte sur la table n’allait pas assez loin.

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, dont le pays est le plus touché au monde par les décès dus au Covid-19, « n’accepte pas » le projet de texte final de la visioconférence de ce jeudi. Il donne à l’Europe dix jours pour « trouver une solution adéquate à la grave urgence dans laquelle tous les pays se trouvent », selon des sources à son cabinet.

Giuseppe Conte souligne que «personne n’envisage» vraiment la piste d’une mutualisation de dette publique comme ce pourrait être le cas à travers une obligation européenne, il réclame plutôt «des instruments novateurs et vraiment adéquats» pour faire face à la crise des coronavirus.

Avec l’Espagne de Pedro Sanchez, second pays le plus touché d’Europe par le coronavirus, l’Italien a proposé la création d’un groupe de travail composé des «cinq présidents» des principales institutions de l’UE concernées (Commission, Conseil, Parlement, Banque centrale et Eurogroupe).

Les conséquences doivent être traitées dès demain

Après la réunion des ministres des Finances en début de semaine, une piste envisagée était de créer une ligne de crédit spécifique pour la pandémie, canalisée via le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui a une capacité de prêt de 410 milliards d’euros et pourrait accorder aux pays qui le demanderaient des fonds jusqu’à 2 % de leur PIB.

Cette perspective faisait craindre à l’Italie des conditions et une surveillance telles que celles qui avaient durement frappé la Grèce dans son programme de redressement après la crise de l’euro. «Comment peut-on penser que des instruments élaborés dans le passé pour intervenir en cas de choc asymétrique lors de tensions financières touchant des pays isolés pourraient être adaptés à un choc symétrique d’un impact aussi dévastateur ?», commentait une source italienne au Corriere della Sera. La piste du MES a semble-t-il été écartée dans le projet de texte final, mais sans solution suffisamment rapide. Or, «les conséquences du Covid-19 ne doivent pas être traitées dans les prochains mois mais dès demain matin», selon M. Conte.  (TV)