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Abandonné par Damas et saigné par l’armée turque, le Hezbollah aurait demandé une médiation avec Ankara

Rome, dimanche 1er mars 2020 (22h45 GMT) Selon des sources libanaises, le Hezbollah aurait demandé la médiation du général Abbas Ibrahim, chef de la Sûreté nationale libanaise et très proche du Parti de Dieu, afin d’intervenir auprès de la Turquie pour obtenir un cessez-le-feu dans la région de Saraqib en Syrie, et de pouvoir récupérer les cadavres de ses combattants.

Selon les mêmes sources, Ibrahim a rencontré le chef des Renseignements turcs, Hajan Fidan, et obtenu déjà le retrait des cadavres qui sont arrivés au Liban ces dernières heures. Ibrahim négocie aussi un cessez-le-feu et le déploiement de forces d’interpositions russes entre l’armée du régime syrien et l’armée turque, en vue de créer une zone sécurisée à la frontière de 30 kilomètres de profondeur.

Cette demande d’Ankara aurait été obtenue par la force. L’armée turque a fait plusieurs dizaines de morts parmi les militaires syriens et les milices supplétives. Elle a détruit des centaines de positions du régime, des chars d’assaut. Ce dimanche, elle a abattu deux avions Sokhoï SU-24, après plusieurs hélicoptères détruits la semaine dernière par les rebelles, grâce aux missiles sol-air portatif fournis par Ankara. Ce dimanche, l’armée turque a même bombardé un QG de commandement russe dans la région de Manbij, au nord-est d’Alep.

Le Hezbollah serait prêt à se retirer du front selon des sources libanaises, d’autant plus qu’il s’est senti trahi par les Russes et par le régime de Bachar Al-Assad dont l’armée s’est enfui du front abandonnant les combattants du Hezbollah à leur sort face aux Turcs. C’est du moins ce qu’affirme Ankara en s’appuyant sur les conversations interceptées des combattants avec leur hiérarchie.

Le scénario d’une zone sécurisée et du déploiement d’une force d’interposition aurait été obtenu par la pression militaire turque, mais aussi par les pressions diplomatiques américaines sur les Russes pour éviter un affrontement direct entre les deux armées, et le pragmatisme iranien. La République islamique est tellement affaiblie par les sanctions, par ses pertes en Syrie et en Irak, par l’épidémie du Coronavirus et par la contestation des Iraniens contre le régime des mollahs, qu’elle accepte de retirer ses miliciens du front d’Idlib.

Magdi W.

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