L’Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels de coronavirus parmi ses ressortissants, avec un deuxième décès annoncé ce samedi. Alors que l’inquiétude grimpe, les autorités confinent une dizaine de villes du nord du pays pour tenter de contenir la maladie.
Bibliothèques, écoles, mairies… Les lieux publics d’une dizaine de communes du nord de l’Italie sont fermés pour une semaine. Le pays, premier en Europe à enregistrer des cas mortels de coronavirus parmi ses ressortissants, tente de contenir l’épidémie. Depuis vendredi, les autorités ont placé 50.000 habitants de Lombardie en confinement à leur domicile.
Ainsi, à Codogno à 60 km de Milan, la ville vit au ralenti depuis 24 heures. Les rues sont inhabituellement vides en cette saison de carnaval, et la tourmente s’invite chez les Codognesi, alors que ce samedi les autorités ont annoncé la mort d’une deuxième personne infectée par le Covid-19.
« Je suis très inquiète », lance une femme au visage masqué. Elle a décidé d’aller faire ses courses en précipitation craignant qu’ensuite, « il soit trop tard ».
« Niveau d’angoisse très élevé »
La mort d’un maçon retraité de 78 ans vendredi, et d’une femme ce samedi – tous deux testés positifs au coronavirus – génèrent ce climat anxiogène :
« Il y a un niveau d’angoisse très élevé après que cette affaire a été rendue publique », admet un autre riverain.
Au total, l’Italie compte désormais au moins 30 cas de contamination dont 16 en Lombardie autour d’un foyer identifié à Codogno – un homme est toujours hospitalisé en soins intensifs dans un état grave – venus s’ajouter aux trois premiers cas soignés à Rome. C’est désormais le pays le plus touché en Europe par l’épidémie de pneumonie virale qui a démarré en Chine en décembre.
Déterminer l’origine de la contamination
Le président de la région de Vénitie Luca Zaia, interrogé sur Rainews24, a assuré que « la grande question » était l’origine de la contamination car les malades n’avaient eu « aucun contact » avec des Chinois ou des personnes de retour de Chine. Les autorités sanitaires de la Lombardie n’ont pas identifié avec certitude la personne à l’origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le patient toujours placé en soins intensifs.
Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est toutefois voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ». Environ 250 personnes, dont 70 médecins et aides-soignants, ont été placées à l’isolement, le temps de les soumettre à des tests, après avoir été en contact avec les cas de Lombardie. Les pouvoirs publics déclarent ne vouloir prendre aucun risque.
L’OMS fait part de son inquiétude
« Nous travaillons à identifier toutes les personnes qui sont entrées en contact direct avec des individus infectés », annoncé devant la presse Giulio Gallera, responsable sanitaire de la région de Lombardie.
Mais ces messages d’apaisement ne semblent pas parvenir à contenir l’inquiétude galopante qui saisit l’Europe. D’autant que le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tiré la sonnette d’alarme vendredi à Genève : « Nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie ». Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international. (BFMTV)