Le Liban va officiellement demander une aide technique au Fonds monétaire international pour redresser sa situation économique et restructurer sa dette publique, selon une source gouvernementale, citée par l’agence Reuters. Une délégation de l’institution financière est attendue à Beyrouth dans les prochains jours.
La décision de faire appel au FMI intervient alors qu’une vive polémique a éclaté au Liban sur l’opportunité d’honorer ou non le paiement de 1,2 milliard de dollars d’eurobonds arrivant à échéance le 9 mars prochain.
Des voix se sont élevées au sein de la classe politique et du mouvement de contestation appelant à ne pas honorer cet emprunt à un moment où les Libanais ne peuvent plus disposer librement de leur épargne.
Depuis novembre, les établissements bancaires imposent des plafonds de plus en plus sévères pour le retrait de devises aux guichets, limité à 200 dollars en moyenne par semaine.
L’Association des banques au Liban a pour sa part insisté ce mercredi sur la nécessité de verser la somme due, d’autant que les banques locales en sont les principaux bénéficiaires.
La dette publique s’élève à 90 milliards de dollars, soit près de 160% du PIB. En 2020, le Liban doit honorer quelque 4,5 milliards de dollars. Mais les réserves en devises de la Banque centrale fondent à vue d’œil. Officiellement, elles tournent autour de 30 milliards de dollars, selon le gouverneur de la Banque du Liban. En réalité, il ne resterait que 17 milliards de dollars, à en croire des experts et des députés. (RFI)